Nduduzo Makhatini

En janvier 2020, il fut l’une des plus cinglantes révélations du WinterJazz Fest à New York.
Dans la foulée d’une prestation majuscule, toute en lyrisme échevelé, le pianiste et compositeur sud-africain Nduduzo Makhathini allait confirmer avec cette première apparition sur le prestigieux label Blue Note.

Un casting sud-africain, pour assumer l’héritage de la spiritualité profonde de ceux passés dans l’au-delà, augmenté du saxophoniste américain Logan Richardson. Nduduzo, qui se définit comme musicien, éducateur (il enseigne à l’Université Fort Hare dans le Easter Cape) et guérisseur – à l’instar de sa grand-mère – livre là un album au mysticisme fiévreux. 

Si l’influence de McCoy Tyner est palpable, notamment pour une incitation à la transe, Nduduzo Makhathini doit surtout à son mentor sud-africain Bheki Mseleku et ses deux compatriotes Moses Molelekwa et Abdullah Ibrahim.
Du côté des pianistes américains, il avoue son admiration pour des trajectoires singulières, celles d’Andrew Hill, Randy Weston et Don Pullen. 

En 2014, avec son épouse la vocaliste Omagugu Makhathini, il avait fondé son propre label, Gundu Entertainment, pour enregistrer pas moins de huit albums.
C’est en 2019, après une apparition au New Orleans Essence Festival, qu’il débarqué au club Blue Note de New York. Don Was, le directeur artistique du label l’y repère immédiatement.

Dans la foulée, lorsque Shabaka Hutchings s’entoure de musiciens sud-africains pour constituer le groupe The Ancestors et enregistrer « Wisdom of Elders » pour Impulse, Nduduzo s’est naturellement retrouvé au piano. Une famille musicale. C’est d’ailleurs Shabaka qui signe le texte du livret.

Pas étonnant tant leur démarche est parallèle : servir de messager entre les divinités des ancêtres sud-africains (underworld) et un dieu que chacun est libre de se choisir. Un spiritual jazz d’une sincérité vibrante.

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