Night Trippin’ (Tribute to Dr John)

Un cri d’amour du jazz à la sorcellerie du blues. En l’occurrence aux raucités habitées du Dr. John des premières années, celui des sixties et d’un blues où le vaudou affleure comme les yeux d’alligator à la surface du bayou. Il y a de la sauvagerie aussi dans la relecture de cet art brut, des sons saturés, des percussions d’aiguiseur de couteaux ambulant, une voix exfiltrée du fond des âges…

Il est bel et bien question d’un voyage nocturne, à la dimension d’un portrait en pied du héros de « Babylon » et « Gris-Gris » : arrangements noirs et poisseux, radicalement justes et dépouillés, engagement total dans des interprétations habitées, hallucinées parfois, hors du temps toujours. Matthis Pascaud et Hugh Coltman sont aux antipodes de la nostalgie et au cœur de la vitalité d’un monde joyeusement sulfureux.

À lire aussi…