Claude Marti

Début des années 70, 100.000 vignerons envahissent les allées Paul Riquet à Béziers, le Téâtro de la Carrièra fait des performances sous les platanes, les descendants des indiens de Wounded Knee visitent ceux du Larzac en lutte contre l’extension d’un camp militaire, une conscience identitaire sudiste se fortifie via Comités d’action viticoles et autres rassemblements au pied des haut lieu de la résistance cathare. « Plus un poète chante dans son arbre généalogique, plus il chante juste » disait Cocteau. Dans ce contexte, Marti, l’instituteur-chanteur ne fut pas seulement un chroniqueur, un écrivain (avec Jean Pierre Chabrol), un pédagogue, il est devenu pour les cultures de l’espace occitan, une sorte de totem.
Car, « voix » musicale d’une conscience sudiste, il trouva les mots pour que tout un « peuple », déjà nié par un capitalocène prédateur du vivant et des cultures, se reconnaisse en lui. Son copain, Claude Nougaro, ne s’y était pas trompé qui clama : « Que ses mots, lancés à la volée, continuent à ensemencer la glèbe de nos consciences, le terreau de nos insatisfactions ». Et si l’Académie Charles Cros tient à lui rendre hommage après lui avoir en 1973 décerné un Grand Prix pour son « Brassens en Oc », c’est que Claude Marti a transcendé le temps et l’espace. Ce qu’a souligné un de ses pairs, le grand Gilles Vigneault : « Dans les pays que l’Histoire remet sans cesse en cause, on trouve toujours des êtres sans qui la cause perd de sa signification et sans qui le pays même perdrait de sa réalité. En Occitanie, Marti est de ceux là. Le vouloir vivre collectif de cet espace de l’homme qui lui ressemble. Tout lieu de la planète où l’homme tente le métier de liberté a besoin des Marti de ce monde ».

Après toutes les explorations musicales qu’il a assumées depuis ses débuts, retour à l’origine donc, avec ses complices, « pointures » du jazz ! Gérard Pansanel et Pierre Peyras, Olivier Roman-Garcia. Ambition : enregistrer certains titres mythiques dans l’esprit du Bob Dylan 1962 qui fasse ressortir la qualité des textes du chanteur, symbole de l’Occitanie, et sa force mythologique.

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