I Ain’t Playing

Originaire de Houston au Texas, la chanteuse Diunna Greenleaf a en elle la sève des musiques populaires afro-américaines, le Blues, la Soul, le Jazz et le Gospel. Sa voix puissante est si flexible qu’elle peut en un instant basculer d’un swing délicat à la plus rugueuse tonalité vocale. L’écho de son aînée Koko Taylor semble d’ailleurs résonner jusque dans ses plus fines interprétations.

À 65 ans, Diunna Greenleaf révèle enfin, dans l’album « I ain’t playing », les couleurs majestueuses de ses racines sudistes enracinées dans la culture noire. L’authenticité de son répertoire parfois mâtiné d’un activisme discret ne peut laisser indifférent. Sa relecture du standard « I wish I knew how it would feel to be free », immortalisé par Nina Simone en 1967, fait mouche. Diunna Greenleaf est clairement l’héritière d’une tradition ancestrale qu’elle revendique en citant parmi ses héroïnes de grandes figures d’antan comme Sister Rosetta Tharpe ou Aretha Franklin. Nous pourrions également ajouter Big Mama Thornton dont le timbre de voix et la posture défient les décennies.
Il n’est pas étonnant que Diunna Greenleaf ait reçu tant de louanges depuis sa prestation très remarquée lors de l’international blues challenge de Memphis en 2005. Elle est une femme forte qui s’investit dans son art et soutient la communauté des musiciens de sa ville natale. Elle fut même, pendant trois ans, la première présidente de la « Houston Blues Society » qui œuvre depuis 2004 au rayonnement du blues et à sa plus large diffusion.

Diunna Greenleaf ne pouvait que surgir des entrailles de l’histoire et réaffirmer, en toute sincérité, la force expressive des musiques noires américaines.

À lire aussi…