In memoriam
Henri Leconte (ethnomusicologue, 1938-2018)
Patrick Malrieux (co-fondateur de Dastum, 1946-2019)
Rachid Taha (France/Algérie, 1958-2018)
Geoffrey Oryema (Ouganda, 1953-2018)
Jaime Torres (Argentine, 1938-2018)
Khaira Arby (Mali, 1959-2018)
Djamel Allam (Algérie, 1947-2018)
Miucha (Brésil, 1937-2018)
Oliver Mtukudzi (Zimbabwe, 1952-2018)
Marcel Azzola (accordéoniste, 1927-1919)
Dorothy Masuka (Zimbabwe/ Afrique du Sud, 1935-2019)
Tohon Star (Bénin, 1955-2019)
Henri Leconte avait l’humour caustique. Ainsi il assurait ne pas être ethnomusicologue et ne pas en vivre car il « gagnait honnêtement sa vie ». Pour le moins, attiré par le Grand Nord, il s’était un jour rendu dans des régions du Canada et de la Russie pour se lancer dans une enquête de terrain de longue haleine. Une aventure au cours de laquelle il va particulièrement s’intéresser aux rapports entre la musique et le chamanisme, montrant sa permanence quelques soient les bouleversements géopolitiques et culturels. Une saga anthropologique qu’il synthétisera dans son ouvrage, « Les esprits écoutent, Musiques des peuples autochtones de Sibérie », passionnant panorama des expressions musicales de trente peuples autochtones. Mais le natif de Lambézellec (Finistère, 1938) avait exercé sa sagacité dans bien d’autres champsdes musiques traditionnelles (routes de la soie, Moyen-Orient, Afrique (cf. son livre « Musiques de toutes les Afriques » avec Gérald Arnaud) et cela depuis le mitan des années 70. Après avoir suivi les cours de Claudie Marcel-Dubois (actrice décisive de la naissance du Musée National des Arts et Tradition Populaires) puis à l’École Pratique des Hautes Etudes, il écrivit de nombreux articles, travailla dans le milieu de l’animation scolaire (étant à l’initiative, en 1978, de l’association « Musiques des peuples du monde » fondée sur sa collection personnelle de 250 instruments de musique). En outre, on le verra producteur de radio, réalisateur de documentaires (« Mexique, les troubadours de la révolution » ; « Musiques du cœur de l’Arabie, Yémen » ; « Ali Farka Touré. Ça coule de source » ; « Le Paris secret des musiques du monde » ; « Musiques de Mongolie »). Etant aussi maître d’œuvre de dizaines de Cds et responsable d’enseignements à l’université. Chercheur associé à l’Inalco (Centre d’Etudes et de Recherches sur la Russie et la Sibérie), membre associé du Séminaire d’études ethnomusicologiques de Paris-Sorbonne (Paris IV), Henri Leconte a enfin réalisé une formidable « Anthologie des musiques sibériennes » publiée par le décisif label Buda Records dirigé par Gilles Fruchaux.