This Bitter Earth
Du jazz, elle connaît le langage en profondeur. Elle en a, c ‘est sûr, écouté les maîtres et le langage de l’improvisation a peu de secrets pour elle.
À 27 ans à peine, Veronica Swift, fille du pianiste Hod O’Brien, a déjà été copieusement adoubée par le monde du Jazz (une seconde place au concours Thelonious Monk, des collaborations avec Wynton Marsalis, Benny Green…) et pourtant l’on sent, à l’écoute de ce second album, se dessiner une personnalité qui va bien au-delà du désir d’être enfermée dans un style. Veronica Swift est une femme libre, qui pense ses albums avec intelligence et inspiration. Elle en donne la preuve en abordant tout au long de « The Bitter Earth » des sujets graves comme le sexisme, le racisme, la violence et les fake news. Elle embrasse un répertoire vaste (de Carol King à Bob Dorough, de Dave Frishberg à Amanda Palmer) dont la cohérence émane d’une interprétation singulière et habitée. Elle dresse ici un portrait doux amer d’un monde complexe et tourmenté. Son talent et son énergie contagieuse contribueront, on n’en doute pas, à rendre celui-ci plus habitable.
Veronica Swift est au début d’un magnifique parcours artistique qui nous réserve bien des surprises.