David Linx

La quarantaine rugissante !
Pour marquer ses 40 ans de carrière (l’impatience a commencé très tôt…), le chanteur David Linx opère une magistrale remise en jeu autour de deux idées fortes : partir de la page blanche d’un répertoire entièrement original et s’entourer d’un groupe où chacun a la dimension et l’expérience d’un leader.

Sur le premier point, onze chansons dont il est l’auteur, ainsi que le compositeur dans la plupart des cas. Une cambrure mélodique bien spécifique qui met en lumière son aisance à fluidifier les sautes de registre, à assembler voix de tête et voix de poitrine en une seule couleur. Avec un grain subtilement voilé, une signature qui appelle un plissement des yeux, une complicité, celle du naturel qui s’impose avec le temps.

La couleur musicale s’affiche résolument acoustique. Au centre, un trio piano-contrebasse-batterie – Gregory Privat, Chris Jennings, Arnaud Dolmen – dont la cohésion et la dynamique enchantent par une touche aérienne de l’assise rythmique. Avec au passage quelques solos de piano à tomber…

Ils sont rejoints sur la moitié des titres par la guitare électrique d’un Manu Codjia procédant par touches chambrées, parfait dans le rôle du coloriste de luxe et à deux reprises par le slam de Marion Moore.
Sans hésitation, l’album de jazz vocal de l’année.

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