Fantastic Negrito

Un troisième album survolté. Sous son avatar fièrement provocateur, Xavier Dphrepaulezz se soucie toujours peu d’arrondir les angles. Sa fureur punk et son urgence blues trouvent ici un terreau propice à leur folle expansion : un funk colossal conçu avec ses fidèles complices de studio. L.J. Holoman et son orgue juteux, Cornelius Mims et sa basse mastodonte, Masa Kohama et ses saillies de guitare qui répondent aux riffs cabossés du patron… Sous la déferlante sonore qui l’assaille dès le bondissant Chocolate samurai, l’auditeur trouvera des nuances insoupçonnées de prime abord et un message fort, un appel à se dépasser, à vaincre les barricades de nœuds érigées dans nos cerveaux ultra sollicités. En s’inspirant du vécu de certains de ses proches, le trublion d’Oakland place son album sous le signe de la santé mentale et confirme la pertinence de sa démarche. Son chant écorché ne s’encombre pas de filtre, il empoigne, soulève, tonne, frissonne, galvanisé par un essaim de handclaps ou un bataillon de hummings, prêt à en découdre le long d’une série de compos qui sont autant de coups de pied dans la fourmilière de l’ennui. Cet homme a su faire de sa renaissance artistique un combat haletant qui se révèle être un puissant guérisseur de maux.

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