Airelle Besson

Le retour du groupe de l’album « Radio One », enregistré en 2015 avec Isabel Sörling, Benjamin Moussay et Fabrice Moreau. On ressent ici le bénéfice de l’expérience produite par de nombreux concerts. Et toujours cette atmosphère où se mêlent des rêves de chansons sophistiquées, des impressions furtives d’évasions hors du cadre, et la constance de deux chants : celui de la trompette, limpide et droit ; et celui d’une voix plus troublée que trouble, riche de mille frémissements, et qui porte dans ses envols maîtrisés ce qu’il faut d’incertitude pour nous rappeler que l’expression est bien là. D’un thème à l’autre, la simplicité peut faire place à une grande sophistication musicale sans que jamais le chant ne se dérobe. Claviers et batterie jouent le jeu de cette atmosphère qui va d’une joyeuse insouciance pop à d’insondables profondeurs mélancoliques. Bien des plages sont autant de petites fictions où le cadre va changer, d’un plan à l’autre, d’une phrase à l’autre, faisant évoluer en moins de quatre minutes ce que l’on aurait cru ritournelle vers une forme mouvante. Beau travail d’Airelle Besson et de ses fidèles partenaires sur ce que peut être un disque entendu comme un récit pluriel, un objet ductile qui trompe nos repères et nos certitudes.

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