Bertrand Louis

Après un Coup de cœur en 2019 pour son Baudelaire, Bertrand Louis s’empare pour son septième album des poèmes de Paul Verlaine. Mais pas de n’importe lesquels. Il a choisi onze poèmes parmi les vingt-cinq qui compose le recueil Chansons pour elle, publié en décembre 1891.

L’un dans l’autre, à notre aise, / Soyons pires que braise / Puisque s’en vient l’hiver, / Tous les deux, corps et âme, / Soyons pires que flammes, / Soyons pires que chair !

Le ton est donné : le choix sera érotique. Mais d’un érotisme parfois désespéré, comme un dernier refuge pour d’ultimes amours : Toi mon dernier, mon seul témoin (Verlaine, syphilitique et alcoolique, mourra cinq ans plus tard).

Le rythme choisi par Bertrand Louis est en adéquation avec l’atmosphère des textes, entre dernier sursaut et abandon des sens. Alternant avec bonheur plages rythmées sans rien perdre de l’attention au texte, et d’autres plus lentes, comme autant de respirations dans l’urgence de dire le désir, Bertrand Louis s’inscrit comme un des grands interprètes des nos grands poètes, aux côtés de Ferré et de Ferrat.

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