Christian Scott a Tunde Adjuah

Mars 2020.
Pas la fin du monde, mais presque.
Quelques jours avant le confinement, Christian Scott aTunde Adjuah donne une série de concerts au Blue Note de New York. Petit-fils de Big Chief, Chief à son tour, le trompettiste chérit ses racines de la Nouvelle Orléans, mais c’est vers le futur qu’il regarde.

C’est un chercheur, un penseur, un expérimentateur : chaque concert, pour lui, est un moyen de partager ses travaux en cours. D’album en album, son propos musical s’est précisé. Au terme “jazz”, il préfère celui de “stretch music” : un jazz ouvert à toutes les tribus, qui s’étire (stretch), s’étend, embrasse tous les genres, tous les âges, et qui compte bien marquer le 21e siècle. Voilà le jazz qu’il défend, sur scène, dans une luxuriante déferlante d’idées, d’expérimentations, de propositions.

Avec son souffle moderne, ce son de trompette qu’il colore, il transforme, travaille sans cesse, tisse ces tapis de percussions tribales, fondues dans des rythmiques électro, trap, traversées par la flûte aérienne d’Elena Pinderhughes, et le piano pugnace de Lawrence Fields. Même générosité, même abondance de créativité dans cette tribu de musiciens qu’il rassemble depuis de longues années, avec laquelle il démontre, obstinément, que toutes les explorations sont encore possibles.
Yes Chief.

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