Silent Partners

Le batteur Tony Coleman et le bassiste Russell Jackson ont d’abord été repérés par Otis Clay, une référence en matière de soul blues, avant que B.B. King ne leur fasse une offre qu’ils ne purent refuser : faire partie de son orchestre ! Quelques années plus tard, fort de cette expérience, ils s’associaient à Mel Brown, un chanteur-guitariste auréolée de ses six albums sur Impulse !, pour former The Silent Partners et devenir le house band du prestigieux club d’Austin, Antone’s. Le patron, Clifford Antone, qui venait de lancer son propre label, leur permit de graver un album en 1989, “It’s All Night, It’s All Right“, aussi fameux que recherché, car jamais réédité à ce jour.

Faire revivre les Silent Partners trente-trois ans après ce seul album et en trouvant un successeur crédible à Mel Brown, disparu entre-temps, relevait de l’exploit. Le producteur, et pianiste Jim Pugh n’a pas reculé devant le défi et le résultat prouve la pertinence de son intuition. Même si le temps a passé, Tony Coleman et Russell Jackson sont pleinement en possession de leurs moyens, ils n’ont rien perdu de leur autorité rythmique ou de leurs qualités vocales. Le choix de Jonathan Ellison à la guitare et au chant s’avère particulièrement approprié. Quasiment inconnu hors des limites de Memphis, son approche est en phase avec celle de ses nouveaux compagnons, pour une musique consciente de ses racines, du monde qui l’entoure, mais aussi ouverte et généreuse. Des traits qu’on retrouve tout au long d’un disque excellement produit qui s’ouvre sur deux titres forts écrits et chantés par Coleman, le magistral Ain’t no way to do wrong, superbement arrangé, et le glaçant Post traumatic blues syndrome. Jonathan Ellison suit avec une majestueuse ballade, digne des grandes heures de la soul de Memphis. Jackson prend ensuite les rênes en main pour trois titres qui invitent à la danse. On récupère le temps du Teasing woman d’Ellison, qui balance à la façon d’Albert King, avant les deux chansons – à reprendre en chœur en concert – qui referment ce disque inattendu et passionnant.

À lire aussi…