Ghost Song

La chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant, née en Tunisie d’un père Haïtien et d’une mère Guadeloupéenne, est sans aucun doute la révélation du jazz vocal de ce début de siècle. Ses disques ont été systématiquement salués et primés au plus haut niveau mondial (dont 3 Grammy Awards). Interprète exceptionnelle au service des grands standards du jazz, toujours à la recherche de chansons rares et peu enregistrées, elle ne cesse d’agrandir son champ d’actions. Son art de l’interprétation, proche de l’art d’une comédienne démontre s’il en était besoin sa capacité à dire, raconter, donner vie. « Ghost Song », 6e album, premier inaugurant sa collaboration avec le prestigieux label Nonesuch, est hanté par les fantômes que chacun porte en soi, des amours perdues, du désir évanoui et de la nostalgie face au temps qui passe. Il présente 7 chansons originales et 5 reprises de Kate Bush, Sting, Gregory Porter, Harold Arlen et Kurt Weil. Pour ce disque enregistré pendant les mois de pandémie et sur une période d’un an et demi, n’écoutant que ses intuitions et ses envies, la vocaliste a exploré et assume des esthétiques très variées - pop, jazz,world, folk - comme elle aime à le faire, s’aventurant au-delà des frontières du genre musical qui l’a vue s’épanouir. L’album, conçu avec son complice, le pianiste Sullivan Forter, s’ouvre et se ferme sur une sublime ballade gaélique captée a capella dans l’église St. Malachy de New York un jour de tempête de neige. « Ce chant traditionnel, “Sean Nos”, que j’ai découvert par hasard sur Internet, m’intrigue car on en saurait dire d’où il vient ni de quelle époque il date. Il sonne à la fois très ancien et ultramoderne ! » souligne-t-elle. Ce « Ghost Song » sonne à la fois actuel et éternel. Éblouissant.

À lire aussi…