La bergère aux mains bleues

Texte : Pierre-Luc Granjon
Chansons : Amélie-les-crayons
Illustrations : Samuel Ribeyron

Quand on reçoit La Bergère aux mains bleues, même si l’on brûle d’envie de mettre le CD dans le lecteur, on ne peut pas résister au désir de commencer par ouvrir et feuilleter le livre. On a presque envie de mettre des gants pour l’ouvrir. On regarde, le rêve s’insinue, on est embarqué, ce qui étymologiquement signifie qu’on monte dans la barque, le voyage commence. Justement l’histoire débute avec Kelen qui s’en va-t-en mer, parce que son rêve, à lui, c’est l’océan. Madalen et les deux enfants sont restés sur le quai. Alors un chant s’élève pour combler le vide que le marin a laissé, tout à sa passion. Les voix et les musiques nous immergent dans la douceur de la laine des moutons, dans la lumière du poisson argenté. Mots et musiques disent avec délicatesse l’attente de celles et ceux qui guettent le retour des marins qui ne reviennent pas. Il y a une sorte de dialogue à trois : la narration, les chansons, les images pleine page du livre, qui transcrivent chacune en leur genre l’histoire de cette famille entourée des moutons. La bergère et les enfants disent à leur manière leur espoir : « Il nous faudra la confiance de chacun à chacun, qu’à petits pas on avance la main dans la main. » Le fil de l’histoire, tricoté par les enfants, qui n’est pas dans le livre mais dans le mot final du CD et qu’entendent seulement ceux qui vont jusqu’au bout, n’a jamais cessé d’inspirer leur comportement : « Madalen, elle fait des crêpes. Ce qu’il y a de bien avec les crêpes, c’est comme dans les histoires, on peut mettre ce qu’on veut dessus. L’important c’est que ça se partage et que ça soit bon. Voilà ! Les histoires c’est comme les crêpes. » Belle aventure à laquelle nous convie Amélie-les-Crayons, avec une brochette de musiciens qui ont bravé tous les écueils pour mener avec elle et avec maîtrise la barque à sa destinée.

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