Davy Kilembé
Des chroniques lycéennes
« Souleymane » ou le poème d’une vie
L’étrange union de l’adoration et de la haine par la musique, c’est le thème du dernier album de Davy Kilembé, « Chansons d’amour et de colère » sorti en 2019. Dans cet album l’artiste met en contraste des musiques aux paroles tragiques et d’autres aux paroles d’amour ou d’espoir. Pour ne prendre que deux exemples ont peut noter la différence entre « l’homme qui portait la bombe » et « ça tiendra ». En effet la première est l’histoire d’un homme qui se fais exploser pour sa religion tandis que l’autre est bien plus frivole et raconte l’histoire d’un couple un peu bancal.
Toutefois dans la plupart de ses chansons Kilembé conte des histoires avec une forme de légèreté, de simplicité et de douceur quelque soit le sujet. Cela peut sembler dérangeant au début mais on se prend vite au jeu. Le compositeur a commencé sa carrière en groupe pour se lancer en solo en 2003 ce qui lui a permis de totalement s’abandonner à son propre univers. Finalement il décida de repousser les limites que lui imposaient le solo et s’est fait accompagné d’un batteur et d’un contrebassiste mais il est resté la tête d’affiche.
Davy Kilembé a participé à de nombreux festivals et a reçu de nombreux prix comme le « talent France bleue » ou encore le prix « Charles Trénet » pour ne citer qu’eux.« Souleymane » est un morceau sorti en 2019 dans l’album « chansons d’amour et de colère » cité précédemment. Dans ce morceau, l’artiste nous chante la vie de Souleymane, un homme né en Algérie et qui arrive en France. Ce dernier est heureux de vivre là mais ses difficultés en français lui valent les moqueries de ses camarades.
Une foi adulte il travaille dans une usine et chaque fois qu’il en sort c’est pour dessiner. Souleymane se questionne sur les hommes qui tuent pour leurs religions. Cela fait écho à « l’homme qui portait la bombe » du même album mais également aux attentats contre le journal Charlie hebdo . Il espère que ses enfants n’oublieront pas leurs origines et qu’ils verront ses carnets de dessin qu’il leur laisse comme un testament. Il se pourrait que Souleymane existe réellement mais finalement toute personne à une part de cet homme sincère, curieux et innocent. Musicalement ce morceau est également très intéressant, son style un peu reggae et swing concorde parfaitement avec la voix légère de Kilembé. Les accords principales sont joués à la guitare et une basse les marque plus profondément, une batterie vient plus tard et sublime le tout. On croirait presque que c’est Souleymane lui-même qui nous conte son histoire car le vocabulaire employé est assez commun et la manière avec laquelle elle est racontée est immersive.
Personnellement je n’écouterais pas cette musique en faisant autre chose car elle est comme une histoire et selon moi son véritable intérêt est dans ses paroles.
En effet l’écoute de cette musique peut être comparée à la lecture d’une nouvelle ou d’un poème ce qui n’est pas ce que je recherche en faisant du sport ou du travail. Ce qui m’a attiré dans cette composition est donc le sens qui s’y trouve et l’histoire d’un homme qui en reflète probablement des milliers d’autres ce que j’ai pu apprécier malgré mes réticences à l’idée d’écouter une musique en français qui n’est pas dans un style que je n’ai pas l’habitude d’écouter. Ce morceau fut donc une très bonne surprise et je suis enchanté d’avoir pu le découvrir à l’aide des « Chroniques lycéennes ».Noam Vukorep
Lycée Guez de Balzac Angoulême
Souleymane, la nouvelle paix de Davy Kilembé
Après quatre albums auto-produits et avoir joué des nombreux festivals en solo, puis la création de son groupe de musique pour ses albums suivants, les fans pensaient avoir tout vu ! Mais Davy Kilembé continue de faire danser ses mots avec sa sensibilité qui surprend encore et il partage des émotions encore plus profondes que sur ses précédents albums.
Fin 2019, Davy Kilembé sort la première partie de son album. Il replonge dans son fameux reggae par exemple dans Timide, tout en continuer de chanter avec ses infatigables rimes pendant les 3 à 5 minutes de chaque morceau. Puis Davy sort la deuxième partie de l’album le renommant Chansons d’amour et de colère. Maintenant composé de 11 titres, l’album est plus contrasté avec l’arrivée de musiques plus calmes mais avec un message encore plus profond.
Davy utilise un style rock alternatif en faisant ressortir la batterie et sa guitare électrique comme dans Voudriez-vous devenir mon ex. La pochette du disque montre exactement cette opposition avec un côté blanc, où Davy est rasé et un autre noir où Davy a toujours sa barbe. Souleymane dure quasiment 5 minutes et le chant est accompagné tout le long par la guitare électrique qui est même en solo au début.
Cet homme au nom arabe qui vient de Salomon, le roi qui apporte la paix, est algérien et vient s’installer en France afin d’y faire grandir ses
enfants. Davy montre que « après l’usine », les sentiments de ce « Souleymane » peuvent être partager à tous.
L’arrivée de la batterie après le premier refrain permet de relancer le morceau
dans une harmonie parfaite, en même temps rythmée et calme.
Les parties instrumentales donnent une énergie incroyable et l’histoire de cet homme est captivante. La voix de Davy nous transperce du début à la fin.Marcel Enzo 2nde I
Lycée Sainte-Marie, Beaucamps-Ligny