Daniel Jea
Des chroniques lycéennes :MERCI DE NE PAS LIRE CETTE CHRONIQUE !
Daniel Jea, qui n’a pas sa langue dans sa poche, sort une chanson détonnante à un pas de la perfection. Comment ne pas être sous le charme ?
Daniel Jea est un auteur-compositeur-interprète français. Il fait ses premiers pas dans le rock, la pop, l’électro et ces dernières années dans la chanson française. Il est devenu depuis 20 ans un musicien courtisé pour son jeu de guitare sensible. C’est en 2021 qu’il intègre les Chroniques Lycéennes pour sa chanson “Ne pas” de l’album En suspens.
Sa chanson “Ne pas” décrit pas à pas la gestion de la pandémie covid depuis deux ans, qui a laissé place à de nombreux traitements injustes de la part de nos dirigeants. Daniel Jea écrit et chante toute la souffrance qu’il a ressenti durant cette période. Il évoque le mépris des politiques envers la population qui ont imposé des règles discutables, réprimé toute protestation par la violence policière, infantilisé et culpabilisé la population sans son avis et sans aucun respect des règles démocratiques. Ce qui a généré une colère extraordinaire. Les Français ont juste été invités à obéir, ils ont été invités à la passivité, ils ont été mis au pas…
Les phrases du texte sont assez courtes et percutantes. L’auteur utilise principalement l’anaphore “Ne pas” sur la première moitié de son texte. Il abuse également de la répétition de la négation “Ne pas” mais aussi du mot “mal” pour rappeler tous les interdits et les violences subies. L’auteur utilise ensuite un langage très enfantin et familier. Il fait référence à “papa” (ou “pas pas”) et montre comment la société a été infantilisée durant cette période. Le texte s’ouvre vers la fin pour nous proposer de nous libérer “au pas” de ce mauvais pas ! L’expression “au pas” fait référence aux militaires qui favorisent le groupe au détriment de l’individu... L’auteur nous invite à changer de pas, à nous unir pour sortir de ce faux pas. Le changement de disque fait référence au changement de gouvernement avec des élections présidentielles qui approchent à grand pas.
Le style musical de la chanson est du rock (batterie, synthétiseur, percussions) avec l’accompagnement d’un chœur. Ce style se prête particulièrement à des musiques engagées. D’ailleurs, cette musique marche sur les pas tracés par des groupes tels que Téléphone ou Noir Désir. La musique est très percutante et dynamique. Nous sommes matraqué à chaque pas durant la première partie de la chanson par tous les interdits mais à la fin l’espoir renaît. Même si le dénouement n’est pas négatif, cet ascenseur émotionnel est assez éprouvant.
Le seul faux pas reste le phrasé du chanteur qui utilise un ton assez neutre, là où s’attend à un cri du cœur. Cela porte à confusion sur le message qu’il souhaite faire passer. Alors Daniel Jea, on a peur d’avoir mal, mal, mal ?
Nina LAAMECH lycée joseph Vallot - lodève